34e
Salon concours international
«
Grand prix
international des
Arts plastiques et Littérature
»
du 22 au 30 mai 2004
au
FOYER COMMUNAL
de GEMBLOUX (Belgique)
Pour
tous renseignements :
Alphonse CRÉPIN (secrétariat A.E.A.)
Tél. et fax : 081/51 16 70
de l'étranger : 00 32 81 51 16 70
E-mail : a.crepin.aea@compaqnet.be
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Jacques CARON, d'Arras (France)
Retraité,
il est auteur, poète et a rejoint l'Académie européenne des
Art. Il fait de la décoration florale et est baryton solo à
l'Harmonie de Dourges. Il possède un diplôme d'ingénieur – École
des Mines et chimie organique – Il a reçu un 2e prix
de la ville d'Arras (en photographie) et de nombreux prix de poésie
des Rosati d'Artois.
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Jacques
CARON, alors qu'il vendait ses recueils de poésie
à la
Poste centrale d'Arras. |
Tous les Arrageois connaissent la silhouette de cet homme à
lunettes, toujours suivi par un petit chien de la trempe de Milou
: Pepete. S'il a presque totalement perdu l'usage de la parole,
Jacques CARON écrit, toujours et encore, des poèmes. Des textes
qui évoquent des Noëls d'antan, ces contes qui fleurent bon
l'espoir, des mots de poésie souvent tournés vers les plus
défavorisés, enfants ou adultes, touchés par la maladie ou le
malheur. Opéré du larynx, il s'était fait intérieurement une
promesse lorsqu'il suivait les séances de rééducation d'un
centre spécialisé saint-quentinois : lorsqu'il pourrait, non pas
retrouver l'usage de la parole car la mutilation était trop
profonde, mais parvenir seulement à s'exprimer de nouveau de
façon intelligible, il devrait "faire quelque chose pour ses semblables".
Depuis cette promesse,
bien des années ont passé et le brave homme, originaire des
Mines mais installé à Arras depuis longtemps, est passé à
l'action. D'abord, il a écrit des pages, des poèmes d'amour et
d'espérance.
Écrits avec le cœur…
Mais, à quoi bon du
papier noirci s'il doit demeurer dans des tiroirs ? Alors, Jacques
Caron a eu l'idée de les rassembler, d'en faire un petit recueil
qu'il vendrait au bénéfice de gens auxquels le sort a aussi
été contraire. Ceux-ci n'ont pas de prétention littéraire,
mais ils ont une qualité incomparable puisqu'ils ont été
écrits avec le cœur qui est souvent le plus grand des auteurs.
JACQUES… COEUR !
Jacques Caron n'a certes
rien à voir avec le riche commerçant de Bourges à qui nous
avons emprunté le nom pour tirer ces lignes. Seulement, il nous a
semblé qu'il collait tout à fait à l'action menée par notre
Arrageois.
Atteint
dans sa chair par les séquelles d' une maladie pénible, il
aurait pu se replier sur lui-même et maudire le sort qui ne l'a
pas épargné. Au lieu de cela, il a pris conscience que le
malheur, que des misères étaient comme des bastions à
combattre, que des souffrances avaient besoin de baumes…
Alors, il a
pris la plume et l'a écrit avec élan et générosité, alignant
les vers qu'il a fait rimer avec beaucoup de tendresse, beaucoup
de sensibilité. Des poèmes, il en a ainsi accumulé, des
centaines peut-être, d'où l'idée de ne pas les laisser dormir
dans un tiroir, d'en faire un recueil qui pourrait être vendu.
Pas à son bénéfice, mais à celui des autres et, en
l'occurrence, du Noël des Déshérités. Brave et gentil Jacques,
qui tout de suite, a reçu l'appui du Receveur principal de la
Poste d'Arras, qui lui a permis de s'installer dans le hall de la
poste, et de vendre se recueils. Et il en a vendu, bien vendu, une
somme magnifique qu'il a remise discrètement au bureau sous la
forme de plusieurs chèques. "Je ne veux pas que l'on parle
de moi", a-t-il
dit modestement, "mettez
surtout l'accent sur le geste généreux que les gens ont accompli
en achetant le recueil". Voilà, cher ami, l'accent est
mis, comme vous l'avez demandé…. Mais sans vous, n'est-il pas
vrai que le geste n'aurait pu exister ? Et sans vous, beaucoup d'enfants
n'auraient rien trouvé du tout dans leurs souliers après la
tournée du Père Noël qui, forcément, n'est pas suffisamment
informé de toutes les misères et les malchances de la Terre.
L'ancien
mineur n'a pas un cœur de "gayette". * Non, le cœur,
bien rouge, bien saignant, il l'a sur la main, celle qui est
encore valide, celle qui le sert si bien maintenant à écrire des
poèmes, en veux-tu, en voilà. Son troisième recueil de poésies,
Jacques Caron l'a vendu à des connaissances, des amis. Savez-vous
pour qui est tout le produit de cette vente ? pour le Noël des Déshérités
de la Voix du Nord, pour offrir des cadeaux et faire refleurir un
sourire sur le visage des enfants pas trop gâtés par la vie,
parce que malades, handicapés, infirmes, abandonnés, en mal
d'amour.
* gayette (petit morceau de charbon)
Que peut-on encore dire de lui ?
Qu'il n'a pas fait le tour du monde mais,
au moins, celui de l'Amérique latine. Il a vécu au Venezuela, en
Colombie, au Pérou, en Bolivie, des pays où le droit
d'expression n'est pas aussi protégé que chez nous. C'est son
autre métier (ingénieur polyvalent : sidérurgie, métallurgie,
chimie organique, transformation des métaux) qui l'y avait mené.
Mais le personnage nous découvre
d'autres facettes : il a été Prix de conservatoire, tuba à
l'Harmonie de Courrières, peintre, photographe. Et puis, il a
connu André Laflutte, poète lui aussi, qui est devenu son maître,
son ami.
Jacques Caron l'a pleuré en ces termes, à sa disparition : "Tu
sais, André, aucune tempête qu'elle soit de sable, de pluie ou
de neige, ne saura effacer ce que tu as fait pour moi. Lorsque tu
me conseillas de m'orienter vers la poésie, ma vie prit alors un
sens nouveau : les roses étaient plus belles et mes souffrances
plus douces".
Vérité,
dis-moi.
En guise de
merci à Jacques Caron, nous publions un poème écrit il y a dix
ans, inspiré de l'actualité et qui est toujours de mise. Il
s'appelle "Vérité, dis-moi"
(poésie libérée) :
Un vagabond parcourt les petits et grands chemins.
Un autre vagabond parcourt les parchemins.
Dévoré par la poésie sous un clair de lune,
il laisse chanter l'amour de la plume.
Le vent, la pluie, ne sont que parodies,
elles enchantent nos chaumières de leurs mélodies.
La tempête déchire la mer envahie de brume.
Les marins aux "bistrots" caressent les brunes.
Tout là-haut, dans le ciel, les avions tremblent,
les éléments déchaînés, les passagers se rassemblent.
Les argentiers tremblent pour leur fortune.
Au sol les pauvres luttent contre les lacunes.
Dans les grands restaurants vomissent les nantis.
Sur les grands boulevards crèvent les sans-logis.
D'autres encore se demandent pourquoi sont-ils punis.
Quand de nouveaux chanteront les hommes unis ?
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