34e Salon concours international
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Grand prix international des
Arts plastiques et Littérature
»
du 22 au 30 mai 2004 

au FOYER COMMUNAL
de GEMBLOUX (Belgique)
 

Pour tous renseignements :
Alphonse CRÉPIN (secrétariat A.E.A.)
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Jacques CARON, d'Arras (France)

Retraité, il est auteur, poète et a rejoint l'Académie européenne des Art. Il fait de la décoration florale et est baryton solo à l'Harmonie de Dourges. Il possède un diplôme d'ingénieur – École des Mines et chimie organique – Il a reçu un 2e prix de la ville d'Arras (en photographie) et de nombreux prix de poésie des Rosati d'Artois.

Jacques CARON, alors qu'il vendait ses recueils de poésie à la Poste centrale d'Arras.
Jacques CARON, alors qu'il vendait ses recueils de poésie à la Poste centrale d'Arras.

Tous les Arrageois connaissent la silhouette de cet homme à lunettes, toujours suivi par un petit chien de la trempe de Milou : Pepete. S'il a presque totalement perdu l'usage de la parole, Jacques CARON écrit, toujours et encore, des poèmes. Des textes qui évoquent des Noëls d'antan, ces contes qui fleurent bon l'espoir, des mots de poésie souvent tournés vers les plus défavorisés, enfants ou adultes, touchés par la maladie ou le malheur. Opéré du larynx, il s'était fait intérieurement une promesse lorsqu'il suivait les séances de rééducation d'un centre spécialisé saint-quentinois : lorsqu'il pourrait, non pas retrouver l'usage de la parole car la mutilation était trop profonde, mais parvenir seulement à s'exprimer de nouveau de façon intelligible, il devrait "faire quelque chose pour ses semblables".

Depuis cette promesse, bien des années ont passé et le brave homme, originaire des Mines mais installé à Arras depuis longtemps, est passé à l'action. D'abord, il a écrit des pages, des poèmes d'amour et d'espérance.
     Écrits avec le cœur…

Mais, à quoi bon du papier noirci s'il doit demeurer dans des tiroirs ? Alors, Jacques Caron a eu l'idée de les rassembler, d'en faire un petit recueil qu'il vendrait au bénéfice de gens auxquels le sort a aussi été contraire. Ceux-ci n'ont pas de prétention littéraire, mais ils ont une qualité incomparable puisqu'ils ont été écrits avec le cœur qui est souvent le plus grand des auteurs.

JACQUES… COEUR !

Jacques Caron n'a certes rien à voir avec le riche commerçant de Bourges à qui nous avons emprunté le nom pour tirer ces lignes. Seulement, il nous a semblé qu'il collait tout à fait à l'action menée par notre Arrageois.

Atteint dans sa chair par les séquelles d' une maladie pénible, il aurait pu se replier sur lui-même et maudire le sort qui ne l'a pas épargné. Au lieu de cela, il a pris conscience que le malheur, que des misères étaient comme des bastions à combattre, que des souffrances avaient besoin de baumes… 

Alors, il a pris la plume et l'a écrit avec élan et générosité, alignant les vers qu'il a fait rimer avec beaucoup de tendresse, beaucoup de sensibilité. Des poèmes, il en a ainsi accumulé, des centaines peut-être, d'où l'idée de ne pas les laisser dormir dans un tiroir, d'en faire un recueil qui pourrait être vendu. Pas à son bénéfice, mais à celui des autres et, en l'occurrence, du Noël des Déshérités. Brave et gentil Jacques, qui tout de suite, a reçu l'appui du Receveur principal de la Poste d'Arras, qui lui a permis de s'installer dans le hall de la poste, et de vendre se recueils. Et il en a vendu, bien vendu, une somme magnifique qu'il a remise discrètement au bureau sous la forme de plusieurs chèques. "Je ne veux pas que l'on parle de moi",  a-t-il dit modestement, "mettez surtout l'accent sur le geste généreux que les gens ont accompli en achetant le recueil". Voilà, cher ami, l'accent est mis, comme vous l'avez demandé…. Mais sans vous, n'est-il pas vrai que le geste n'aurait pu exister ? Et sans vous, beaucoup d'enfants n'auraient rien trouvé du tout dans leurs souliers après la tournée du Père Noël qui, forcément, n'est pas suffisamment informé de toutes les misères et les malchances de la Terre. 

L'ancien mineur n'a pas un cœur de "gayette". *  Non, le cœur, bien rouge, bien saignant, il l'a sur la main, celle qui est encore valide, celle qui le sert si bien maintenant à écrire des poèmes, en veux-tu, en voilà. Son troisième recueil de poésies, Jacques Caron l'a vendu à des connaissances, des amis. Savez-vous pour qui est tout le produit de cette vente ? pour le Noël des Déshérités de la Voix du Nord, pour offrir des cadeaux et faire refleurir un sourire sur le visage des enfants pas trop gâtés par la vie, parce que malades, handicapés, infirmes, abandonnés, en mal d'amour.
     * gayette (petit morceau de charbon)
     Que peut-on encore dire de lui ?
     Qu'il n'a pas fait le tour du monde mais, au moins, celui de l'Amérique latine. Il a vécu au Venezuela, en Colombie, au Pérou, en Bolivie, des pays où le droit d'expression n'est pas aussi protégé que chez nous. C'est son autre métier (ingénieur polyvalent : sidérurgie, métallurgie, chimie organique, transformation des métaux) qui l'y avait mené.
     Mais le personnage nous découvre d'autres facettes : il a été Prix de conservatoire, tuba à l'Harmonie de Courrières, peintre, photographe. Et puis, il a connu André Laflutte, poète lui aussi, qui est devenu son maître, son ami.
Jacques Caron l'a pleuré en ces termes, à sa disparition : "Tu sais, André, aucune tempête qu'elle soit de sable, de pluie ou de neige, ne saura effacer ce que tu as fait pour moi. Lorsque tu me conseillas de m'orienter vers la poésie, ma vie prit alors un sens nouveau : les roses étaient plus belles et mes souffrances plus douces".

Vérité, dis-moi. 

En guise de merci à Jacques Caron, nous publions un poème écrit il y a dix ans, inspiré de l'actualité et qui est toujours de mise. Il s'appelle "Vérité, dis-moi"  (poésie libérée) :

Un vagabond parcourt les petits et grands chemins.
Un autre vagabond parcourt les parchemins.
Dévoré par la poésie sous un clair de lune,
il laisse chanter l'amour de la plume.

Le vent, la pluie, ne sont que parodies,
elles enchantent nos chaumières de leurs mélodies.
La tempête déchire la mer envahie de brume.
Les marins aux "bistrots" caressent les brunes.

Tout là-haut, dans le ciel, les avions tremblent,
les éléments déchaînés, les passagers se rassemblent.
Les argentiers tremblent pour leur fortune.
Au sol les pauvres luttent contre les lacunes.

Dans les grands restaurants vomissent les nantis.
Sur les grands boulevards crèvent les sans-logis.
D'autres encore se demandent pourquoi sont-ils punis.
Quand de nouveaux chanteront les hommes unis ?

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