| L'A.E.A.
      en Suisse Éloi ROSSIER, de Payerne (Suisse) La barbe épaisse, poivre et sel. Les lunettes
      ovales et la queue de cheval. Il n'est pas rare d'apercevoir, au détour
      d'une rue, Éloi Rossier posé devant son chevalet. De Payerne, sa ville
      d'adoption, il choisit minutieusement les points de vue qu'il ne se
      contente pas de graver dans sa mémoire. Dans son atelier galerie de
      l'avenue de la Riollaz, il s'adonne à sa passion, la gravure, penché
      au-dessus de sa loupe binoculaire.  Car c'est dans ses plaques de cuivre qu'il mémorise
      rues, bâtiments ou paysages avant de les reproduire sur papier. Cette
      activité représente pour lui "une leçon de patience, un acte méditatif"
      dans lequel il s'épanouit. Il a certes dû renoncer à un certain confort
      financier. Peu importe : "Je ne
      fais pas de l'art pour mettre de l'argent de côté.
      Si j'arrive à payer mes frais généraux et à m'offrir un repas par
      jour, cela me suffit, je n'ai pas besoin de plus" affirme-t-il,
      tandis qu'un sourire illumine ses yeux.  
 Au début des années nonante, alors qu'il est
      sous-directeur d'une entreprise commerciale à Fribourg, survient la récession
      qui le frappe de plein fouet. Il est licencié. Suit une période de chômage
      durant laquelle il peint, dessine et grave, ce qu'il faisait déjà depuis
      ses vingt ans.  Jean-Pierre Humbert, un ami, également graveur, le
      pousse à céder à la tentation de vivre de son art et s'engage à lui
      enseigner de solides bases en gravure. Éloi Rossier, qui a alors 45 ans,
      décide de se lancer à l'eau…Il s'installe à Payerne cinq ans plus
      tard, en 1996, une cité qui offre depuis un inépuisable champ
      d'inspiration. En août de l'an passé, il rencontre Léon Verdelet, un maître
      graveur français résident à Bulle. Celui-ci maîtrise diverses
      techniques de travail, comme l'eau forte ou l'aquatinte, que lui-même ne
      pratique  pas.  
      Il lui demande donc tout naturellement de devenir son élève.
      Malgré ses nonante ans, l'artiste français accepte.  Éloi Rossier affine ses
      anciennes techniques et développe de nouveaux savoir-faire. Louis
      Verdelet l'initiera prochainement à l'art du burin, le nec plus ultra en
      matière de gravure. Ce mois-ci, l'artiste payernois célèbre deux
      anniversaires : ses dix ans de graveur professionnel et la fin de sa première
      année de stage à l'atelier du maître français.  À cette occasion, il présente,
      dès aujourd'hui et jusqu'à fin septembre, une exposition de ses œuvres
      au café restaurant  du Lion
      d'or, à Payerne. À la fois rétrospective de ses dix ans de carrière,
      avec des représentations effectuées durant cette période et témoignage
      de sa maîtrise des nouvelles techniques inculquées. Notamment, une demi
      douzaine d'eaux-fortes récentes représentant diverses vues de la ville
      et destinées à être reliées en un calendrier souvenir de l' Expo 02,
      disponible par souscription. De plus, une 
      seconde exposition est prévue du 22 au 30 septembre, au 2ème
      Salon concours international de l'Académie européenne des Arts, qui aura 
      lieu à Payerne également.  "Je suis à la recherche du Beau" , dit-il. Ses gravures
      minutieuses, rigoureuses, révèlent sa grande sensibilité et laissent à
      penser que sa quête touche à sa fin, si fin elle peut avoir.              Signé
      Yan Giroud | ||
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