Nos écrivains et poètes 

Jeanne TEVEL, de Hantes-Wileries (B.)
     Médaille d'or A.E.A. -2004 

J'offre du printemps  

Je t'offre de ma main ce bouquet de printemps,
Accompagné de fleurs, de rêves, de sourires.
Une part de mon cœur enrubanné de dires,
Même le ciel est bleu car j'oublie le temps.

Couché dans le soleil, mon corps est frémissant,
Les oiseaux me guettent répondant à mon rire.
Dans cet heureux matin où le bonheur est sire,
Je t'offre un peu  de moi : mon ego caressant.

Je t'offre un peu d'amour avec une fleurette
Et je serai le vent qui berce la verdure.
Et je serai l'enfant aux yeux de pâquerette.

Sous l'amandier fleuri, je rêve de l'antan,
De ta lèvre, pétale sans blessure,
En priant le seigneur d'avoir toujours quinze ans.

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Gisèle GALL, de Bergerac (F.)
Médaille d'or A.E.A.-2004

Voyage 


Si elle n'a que les mots pour uniques présages,
Voyage mystérieux, la vie n'est qu'un sillage.
Du néant au néant. Sans cesse elle reçoit,
En les décomposant pour les compter, nos pas.

Gagne le haut du mât, le sommet de soi-même, 
Scruter les profondeurs de la vie souterraine,
En se penchant parfois sur l'abîme à sonder,
C'est face à la durée la seule éternité

Si elle n'a que les mots pour unique équipage,
Muets et mystérieux, en forme de messages,
La source sur ses eaux a senti se glisser
Un fragile bateau navigant en secret.

Il transporte en ses flancs bien des trésors cachés,
Mais c'est parce qu'il a peur de les voir dispersés
Qu'il les cache si bien des éclairs trop puissants
Qui, soulevant les flots, provoquent un ouragan.

Si elle n'a pas de mots pour former un orage,
Elle n'a que ses seuls flots pour inonder la plage.
Mais la moindre fêlure devient un vrai tourment
Et la douceur de l'eau en fait un trou béant.

À chacune des failles il risque de sombrer
Et de troubler en lui les fonds les plus secrets,
S'il croit ne rien trouvé qu'il n'ai déjà donné,
Et ne rien recevoir dont il ne soit comblé.

Or, elle n'a que les mots pour uniques visages,
Mais ils cachent en leur sein d'intenses paysages,
Et pour lui seul qui sait faire chanter le silence,
Elle enferme en ses mains, du ciel, l'incandescence 

Ainsi à l'horizon, l'on voit se dessiner
La voile de son corps à son corps accordée,
Au feu de son regard dérobant la chaleur,
Elle ranime pour lui d'innombrables lueurs.


Mais au-delà des mots qu'elle lui donne en partage,

De chaque page blanche, elle lui offre la marge,
L'encre de son sourire, la plume de l'émoi,
Les courbes de son corps, la ligne de ses bras.

Afin de reculer les limites du monde,
De traverser la vie s'enivrant de son onde,
Et le temps d'un frisson ravi à d'autres dieux,
De zébrer l'horizon de l'éclair de ses yeux.

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 Mme George M.B. SAVINA, de Pornichet (F.)
                 Médaille d'argent A.E.A. 2004

      Le cimetière marin

Mourant, abandonné au lit de la rivière,
Mon bois décoloré s'enfonce lentement ;
Ma carène éventrée  endeuille la vasière
Et brise le silence. Entends ce craquement !

Nul ne répond ici au cri du matelot ;
Cimetière marin, champ clos de mon gisant, 
Halte des goélands lorsque baisse le flot
Du vernal équinoxe à l'heure du jusant.

Te souviens-tu, mon fils, des couleurs de la fête ?
J'appareillais alors dans ma coque rubis, 
Pavillons délirants faisant tourner la tête
Aux foules de la mer : quels vivats dans les cris !

Au creux des houles j'ai, perforant mon sillage,
Enserré dans mes flancs les poissons argentés,
Ramenant à bon port mes hommes d'équipages,
Orgueilleux de leur pêche au sein des beaux étés.

Et toi, mon fier patron, vieux frère de travail,
Je gémis bien souvent quand ton regard cassé
Fixe mon pont troué, jauge mon gouvernail
Et pleure doucement devant mon mât brisé…

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Alice PEIXEIRO, de Covilhâ (Portugal)
      Coupe d'honneur d'or A.E.A. 2004

   NADA SOU

Encontrei-te no caminho
Da vida.
Por teus olhos turvos
Passara há muito,
O clarão da juventude.
Meu andar jovem,
Para acompanhar o teu,
Teve de dar um passo,
Em dois. 
Tinhas fome.
Escolheste-me
No meio de tanta gente
Que passava por nós.
Porquê ?
Eu tinha pressa !
Seguia a minha vida
Tão importante !
Era a minha vida !
Não compreendias
Que eu estava impaciente.
Porquê eu ?
E os outros também passavam !
Aquela moeda, 
Ignorada no fundo do boiso,
Era o que necessitava,
Para aplacar a minha consciência.
Mas de repente OLHEI para ti,
E vi-me 30 anos à frente.
Vi- O, através de ti,
E dei falando contigo
Palavras…
E na minha alma
Estava- Te vendo,
Num filme invisivel,
Que passava lento,
Trazendo recordações
Amarrotadas,
No caixote da vida.
E afinal eu,
Eu não tinha
Nada tão importante
A fazer.
A minha vida era fùtil !
Aquele homem,
Era sum sser como eu.
Tinha uma alma
Como eu,
E tinha fome.
Isso sim
Era importante.
Tinha falta de carinho !
Queria sentir,
Meu calor jovem,
Noseu desspedir
Agradecido.
Do nada que Ihe.
Parei,
E  levei-o comigo.
Reparti com ele,
O nada. 
Dei-Ihe um nada de comida.
Um nada de pão,
Um nada de vinho,
E isto recordou-me
O que TU fizeras,
E também TU me agradecias
Como o seu olhar,
Como o TE agradecerei
Para a vida inteira,
O nada que me mostraste
Que eu sempre fui,
JESUS.

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