Que va-t-il
rester ?
Que va-t-il rester de tes yeux
Immondes ? De tes seins blancs ?
Et de ta chevelure ancrée ?
Que ces hanches mondaines,
Que ce corps indemne,
Que ces bras tordus,
Et ces lèvres braises.
Que va-t-il rester de ton sortilège ?
Du jeu de l'amour,
De ton nouveau manège
Et de ta danse folle.
Que va-t-il rester ?
Si un jour tu perds la tête.
Au creux de tes reins, aux formes
Cloîtrées, aux joues affamées,
Que va-t-il rester ?
Si tu vas partir
Pour ne plus revenir
Et demander pardon
Un jour de saison
Sans moindre raison.
Que va-t-il rester
De nos nuits confondues ?
De ce lit défait,
De ces draps déchirés.
Que va-t-il rester ?
De ces bouteilles vidées
Qu'une senteur nidée.
Et d'un foyer lointain
Pour arriver putain.
Que va-t-il rester ?
De nos jours meilleurs,
Des trompeurs nocturnes
Que va-t-il rester ?
De cette chair morbide
Qu'on jette dans le vide
Pour étouffer nos haleines,
Qu'une bouteille vide
Et une âme aride.
Kidad
F.Z.
Vieillesse
en péril
Jeunesse
change !
Vers le pire quelquefois
Comme pousse l'herbe
Douce, dans un avide décor,
Je pense à la vieillesse
Qui s'échappe
Parfois tel un orphelin
Qui fuit le sort de ses pas.
Ainsi
dans mon esprit
Le sourire se cambre
Au creux de tes bras.
Je pense à tous ceux
Qui ont vécu auprès
D'une tombe ancrée
Derrière un trésor.
D'une
belle décennie.
Se tient le marteau
A coup fort qui
Détient le râteau
Je ne vois qu'une silhouette
Meurtrie et attendrie
Par tes caresses et tes pulsions.
O
! Jeunesse si je pouvais
Par mes pleurs
Te rendre déesse
Que l'immense âme couronne
Nos parcours
Avec amertume politesse.
Et que les arbres dansent
Sur des rythmes monotones.
Changeons
plus vite
Nos ruines, nos fortunes
Pour un instant
Nouveau.
Déclare
la guerre à ma peine,
Vieillesse en péril,
Menteuse du sort
À jamais plongée pour bâtir
Entre les brumes,
L'horizon, l'enfantin et l'idylle.
Kidad
F.Z. |