Éditorial

En cette année 2005, nous fêtons le 40e anniversaire de l'Académie européenne des Arts, ainsi que celui de notre 35e salon concours international. Celui-ci a eu lieu, toujours aussi beau et aussi important et je tiens, au moment de réaliser la revue n° 121, de parler un peu de la naissance de notre A.E.A. Mon récit sera très condensé mais, vu le nombre de nouveau membres, j'ai pensé qu'ils doivent connaître le chemin parcouru jusqu'ici. Voici donc, rapidement (car il faudrait 10 revues pour tout dire… et je pense le faire un jour) ce long chemin pas toujours exempt d'embûches :

" En 1965, notre Président fondateur, Maurice GIBERT, artiste peintre, connaissant déjà de nombreux artistes à Paris, eut l'idée de regrouper ceux-ci. Cette idée fit son chemin et un jour de juin 1965, à la terrasse d'un café du côté de Montmartre, il proposa la chose à ses acolytes. Tous tombèrent d'accord. Il fallait un nom à ce groupe et Maurice Gibert proposa "L'Académie européenne des Arts" car il voyait déjà très loin et voulait s'étendre aux pays voisins de la France.

Un comité se forma et quelques lettres furent envoyées et je me suis trouvé dans le nombre des destinataires. Intéressé par la lettre de Maurice, j'ai répondu et me suis inscrit comme membre.

Les débuts furent difficiles ; le trésorier parisien avait une caisse vide. Les membres ont recruté quelques artistes et un jour, une exposition a eu lieu dans un restaurant près des Champs Élysées et tout a démarré. Pendant ce temps, j'ai rencontré Maurice Gibert à Paris et nos longues conversations m'ont permit de tomber d'accord avec lui sur tous les points. Quelques temps plus tard, d'autres expositions suivirent et, en 1969, à l'hôtel de ville de Saint-Gilles (Bruxelles), une exposition concours internationale fut réalisée.

Le président M. Gibert proposa de créer un comité national en Belgique. Ce qui fut fait et je me suis retrouvé secrétaire général. Je le suis toujours d'ailleurs. L'Espagne nous a rejoint , sans comité, et on comptait là quelques artistes de grande valeur. Il y a 33 ans, afin de créer un fort lien entre tous nos membres, j'ai voulu aussi mettre sur pied une revue de l'A.E.A. Et le n° 1a paru. Nous n'avions pas de matériel. Tant pis. On s'en est tiré. Souvenez-vous des stencils, tapés sans ruban, dans la machine à écrire et tournés avec l'aide du curé doyen de Leuze, qui voulait bien nous prêter son duplicateur.
M. Gibert a trouvé l'idée très bonne et les membres de chaque pays reçurent la revue, moyennant un petit abonnement. Nous avons pu, après 2 ou 3 ans, acheter un duplicateur électrique et le travail devint alors moins lourd. Mais il fallait faire encore mieux : réaliser notre bulletin par imprimerie. nos finances le permettant, cela fut fait et nous en sommes maintenant au 121, envoyé régulièrement à + ou - 500 membres.

Entre-temps, des problèmes sont survenus. Beaucoup de jalousie, en France et aussi en Belgique, où il a fallu renvoyer le président (dont je ne citerai pas le nom). C'est alors que, connaissant M. Lucien Lhermitte, chef d'école et artiste peintre, je lui proposai de diriger le comité belge. Il accepte provisoirement jusqu'au jour où il a été d'accord. Lui aussi avait compris que nous pouvions aller très haut. En Belgique, le 2e salon concours international a eu lieu à l'hôtel de ville de Wavre (B.). Très beau succès aussi mais les salles étant trop petites, nous avons pu louer le Palais des Beaux-Arts de Charleroi. L'affaire était lancée et les salons se succédèrent pendant de nombreuses années jusqu'au jour où, il y a eu en Belgique la fusion des communes ; avec pour résultat que les grandes villes se trouvaient sans argent et que ce Palais des Beaux-Arts ne fut plus loué aux particuliers.

Vers ce moment, j'appris que notre président fondateur venait de tomber gravement malade du cœur et qu'il devait rester couché pendant un temps très long. Il m'appela de nouveau. Il avait peur de disparaître en laissant son Académie aux mains de personnages qui allaient se battrent et tout détruire. Je fus de nouveau appelé à son chevet et il me mit au courant de sa décision. Sur l'ordre de ses médecins, il devait quitter Paris et gagner le sud de la France. Étant trop loin, il ne pouvait plus rien diriger et m'a proposé de prendre la direction internationale de l'A.E.A. et de continuer son œuvre. Après réflexion, je n'hésitai pas. Et j'ai vu Maurice pleurer de joie en me remerciant. Les semaines ont encore passé. Notre président s'est remis lentement et est toujours avec nous. Il a quitté Paris, s'est relogé à Thiviers et y reçu un accueil très chaleureux.

Ensuite, de nouveau, une grosse tuile pour l'A.E.A… Il fallait donc retrouver une grande salle. C'est à Ciney (S.E.C.O.C.O.) que nos expositions eurent lieu et ce aussi pour plusieurs années. Mais cela devenait aussi trop petit car l'A.E.A. s'est étendue partout (dans les cinq continents). Nous avons eu la chance de trouver le Foyer communal de Gembloux. Là, trois magnifiques grandes salles où depuis une dizaine d'années, notre salon annuel international a lieu. Gembloux, situé au centre de la Belgique, au croisement des autoroutes principales, déjà connu dans le monde agrobiopôle et ses milliers d'étudiants, reçoit aussi chaque année, des centaines d'artistes venant de partout.

J'arrive à la fin de mon récit et, en cette année 2005, notre salon international fut encore un des plus attrayants et tout s'est très bien passé.

Il nous reste à penser à nos membres disparus tout au long de ces années et dont le souvenir nous restera à tout jamais. De nombreux nouveaux exposants nous ont rejoint et nous ont exprimé leur satisfaction.
    En participant, ils nous montrent que la relève est toujours présente et que les semences apportées aujourd'hui seront les fleurs de demain.

Alphonse Crépin

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