L’A.E.A. en Albanie 

Exposition en Belgique, des œuvres d’artistes  albanais du Kosovë
membres de l’A.E.A.
du 10 au 28 décembre 2005
à la Galerie Patenier, à Namur
 

Pas moins de 42 artistes du Kosovë présentent des créations. Une initiative soutenue par le collectif de la Communauté albanaise. 

Si la Galerie Patenier offre la particularité d’accueillir plusieurs artistes  lors de chacune de ses expositions, elle bat cette fois tous les records pas moins de 123 tableaux accrochés aux cimaises. Des tableaux réalisés par 42 artistes albanais ou d’origine albanaise du Kosovë,  dont plusieurs noms ayant une réputation internationale tels : Ibrahim Kodra, grande figure du cubisme ; Omer Kaleshi, ou encore Gjelosh Gjokaj. 

Dédiée au 600e anniversaire de la naissance du héros albanais et européen Skenderbeu, l’exposition trouve une place de choix dans le cadre du mois de la culture albanaise. Une manière aussi de rappeler l’indépendance de l’Albanie et de  donner davantage de relief à sa fête nationale qui a eu lieu le 25 novembre.

Un groupe d’artiste albanais.

Un réservoir de talents

‘ Lors du dernier salon international de l’Académie européenne des Arts, des artistes albanais se sont présentés. Certains y ont remporté des médaille d’or, d’argent et de bronze’   souligne Alphonse Crépin, secrétaire général international de l’A.E.A. Souhaitant une guérison complète du Kosovo et un accomplissement de ses souhaits d’indépendance, il a également insisté sur la richesse de l’œuvre des artistes albanais, tant dans le domaine de l’art visuel que celui de la poésie et de la prose.

« L’art n’est pas en crise. C’est la pensée de l’époque sur l’art qui est en crise, pensée qui dégénère la mission de l’art et sa contribution au développement de la conscience humaine’ a relevé pour sa part l’artiste albanais Jettulah Haliti, au vernissage. Membre actif de l’A.E.A. depuis 1997, il affiche une carrière artistique de 35 ans et est président fondateur de la section nationale de l’A.E.A. au Kosovo».

Paix, ouverture

Pour démontrer leur souhait de s’ouvrir aux autres cultures, les organisateurs de l’exposition ont également eu le soucis de réserver une place  à des artistes belges.

C’est ainsi qu’Alphonse Crépin et Luce Deprez font partie des exposants et que Françoise Robert, poète, présente un superbe texte intitulé L’oiseau.

À voir donc, cette exposition où les  genres et les techniques se mélangent en un grand message : celui du désir du peuple albanais de s’ouvrir aux autres cultures, mais aussi de sa volonté de transcender le conflit qui a endeuillé la Kosovo en lançant un vibrant appel à une paix durable.

                                           Ros. Flochon-V.A.

On se sent soutenu

Le Président du Collectif de la Communauté albanaise de Namur, M. Shaban Osmanaj a tenu à nous faire part du message porté par les membres, à l’association. 

«  Depuis 5 ans, le Collectif de la Communauté albanaise de Namur, travaille à changer le regard que l’on a sur elle. Par l’Art, on est plus proche, on est dans l’Europe avec notre culture et nos traditions .Nous avons dédié ces dernières semaines à la culture Kosovar, avec notamment la soirée festive organisée le 28 novembre dans la salle du Fac Food des Facultés, à l’occasion de la fête nationale albanaise. On profite aussi de cette exposition pour dire que l’on se sent soutenu par des amis belges et que l’on a besoin de ce soutien dans le processus de négociation pour la cause Kosovar. On veut en même temps  remercier ceux qui font et qui ont déjà fait beaucoup pour la communauté albanaise : la Région wallonne, La Fondation FIPI, le Centre d’Action interculturelle. Le CPAS aussi, via notamment, son service d’insertion professionnelle qui organise des formations facilitant l’intégration. Et parce qu’au CPAS, on aime l’art.» 

Comprendre et apprécier

Étienne Allard, président du CPAS, a souligne de son côté que ce type de manifestation fait partie des échanges favorisant l’intégration. « L’art n’a pas de frontières et, comme on a l’occasion de côtoyer des gens de la communauté albanaise, si on veut les comprendre et les apprécier, c’est bien que l’on participe aussi à ce qu’elle organise. Et puis, je viens aussi par  sympathie pour Shaban Osmanaj. (NDLR : médecin de formation, celui-ci n’a pu voir son diplôme reconnu et travaille comme aide-soignant dans une des maisons de repos et de soins du CPAS).»

Une photo 

Hajruh Fazliu , professeur à l’Académie des Beaux-Arts au Kosovo, était fier d’être du voyage et d’encourager plusieurs de ses jeunes étudiants qui exposent en ce moment à la Galerie Patenier.  

Pour garder une trace de cette expérience et surtout la faire partager au pays, il nous a demandé de l’immortaliser avec Merita Jaha, une de ses étudiantes. «  Ce qui est extraordinaire dans cette exposition, c’est que l’on retrouve des artistes de différentes générations, dont quatre de l’ancienne génération, bien connue dans le monde des arts. Cela permet de présenter des styles différents, des manières diverses d’exprimer la réalité, en allant de l’expressionnisme à l’impressionnisme. Pour l’avenir, on aimerait à nouveau se présenter en Belgique, avec un niveau plus élevé encore. Mais la difficulté, c’est d’obtenir des visas. »

                                                                   R.F./V.A.

Affiche de l’exposition du Kosovë

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